2012 Carte Blanche Schoelcher Museum
Bourse de création du Conseil Général de Guadeloupe, résidence Carte Blanche II à La Ramée, Guadeloupe novembre 2011. Restitution du 9 janv. au 27 avril 2012 Musée Victor Schoelcher Pointe-à-Pitre, Guadeloupe Fwi (Catalogue)
Texte de Scarlett Jésus, critique d'art : « Jean-Marc HUNT, comme Damien HIRST et d’autres artistes contemporains, s’empare de ce motif, pour le détourner en engageant, par le biais de l’humour, une réflexion critique sur nos sociétés et sur la place de l’œuvre d’art au sein de celles-ci. Le motif du crâne est d’ailleurs un thème récurrent dans l’œuvre de cet artiste, motif que l’on retrouve dans les graffitis de sa série « Street », très récemment dévoilée dans son atelier. Dans l’installation exposée au musée SCHOELCHER, le crâne lui-même est également présenté sous la forme d’une « série », rappelant à la fois la multiplication des biens de production de notre société de consommation, mais aussi une « collection » à l’image de celle que rassembla Victor SCHOELCHER et qui se trouve dans le musée. Etonnante « curiosité » que cette collection d’une douzaine de crânes, disposés frontalement face au public, à l’entrée du musée. Collection dont la simple présence va avoir pour effet d’amener le visiteur à porter un regard différent sur les œuvres environnantes. Victimes d’un double enfermement puisque, rappelant les différentes statuettes sous vitrines, ces crânes sont comme enfermés à l’intérieur de cages faites de grillage et empilés par groupes de trois. Avec de faux airs de trophées de chasse, qui dénonceraient les conditions de vie des individus, dans nos sociétés d’évoquer la Mort, de moxw< dernes. Mais qui font tout autant penser à un reliquaire sacré, sorte de mur où se nicheraient les crânes de suppliciés aztèques. L’impression qui domine reste finalement la dérision. Les crânes colorés et suspendus, se balançant au moindre souffle d’air, ne sont-ils pas une façon façon burlesque, comme le font de nos jours les Mexicains, « el dia de los muertos », avec les crânes sucrés ? Une façon d’évoquer à la fois la mort et la renaissance.»